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LBS-CRIAEAU : Certes la blessure est profonde et l'analyse loin d'être fausse : mais, encore une fois, comment ne pas voir et ne pas vouloir dire et écrire que, depuis 1994, l'idéologie ethnique est revenue en France par les militaires et politiques qui tentent de se dédouaner en niant une implication complice de GENOCIDE ? Il ne maque aucune sources, études et enquêtes pour le prouver et, à tout le contraire, nous démontrons combien le poids du tabou français a encore été une des causes de cette fascisation mondiale. Quant encore, et l'Humanité le sait bien, de l'idéologie heideggeriste et jusque l'usage des Témoignages en Représentations de l'Histoire, Justice, et Education, nous tenons là la dégordianisation aussi nécessaire qu'encore déjà aussi en cours ...Ainsi comment comprendre une unité Humaniste de la gauche dans les restes d'un mitterandisme génocidaire, d'une armée rendue à l'idéologie ethnique, et d'une gauche qui se range avec la droite révisionniste sur le dossier Rwanda " France complice de génocide " ? ? ? ? Si donc l'on peut souscrire au constat et à une part de cette analyse de l'Humanité, nous prétendons que cette Réparation ne peut pas s'effectuer avec une gauche quelquefois révisionniste. " Groupe Esther 21 : Les Lumières du Rwanda- Criaeau.org " , sans aucune prétention, reposera profondément le réel de ce déficit scientifique, éthique et normatif, pour à tout le moins croire que devant la catastrophe et la réaction néo-nazie, soient enfin acquis les tenants et aboutissants d'un Dossier au cœur de tant la refondation de la gauche, que de l'avenir de la République, des Lumières du 21ème siècle, de la Justice à l'Education et Recherches : par les Arts encore. Car au risque de passer , pour certains sourds, pour des obsédés du Rwanda et ou des gauchistes de la gauche, nous préférons la déontologie scientifique, le réel de l'histoire de la Philosophie et du Droit, de notre propre réflexion Humaniste qui elle, a pris conscience de la gravité de l'implication française dans le génocide perpétré contre les Tutsi, et de ses conséquences gravissimes et jusqu'à l'heure actuelle : ces conséquences sont structurelles, politiques, juridiques, éducationnelles et engagent un authentique débat, une profonde réflexion, que celles et ceux qui sont concernés auraient bien tort de refuser par préjugés, ignorance et ou soumission à 25 ans de négationnisme d'état. Là, nous demandons une refondation des analyses en cours, pour tendre à une authentique possibilité de Raison retrouvée et de débats-propositions à nouveau possibles. / Laurent BEAUFILS-Seyam pour le Criaeau.org

LBS-CRIAEAU :Si l'Humanité sonne l'alarme contre zemmour-macroton, Cécile Duval elle, fait du Théâtre : Elle a écrit cette pièce " La folie macroton" , publiée de manière originale par les Editions du GNAC à Aubusson , avec en couverture une peinture originale. Membre du Théâtre d'Or, Cécile est aussi une performer du Groupe Esther 21, et a déjà depuis longtemps joué Artaud, Lautréamont avec aussi des musiciens tel Michel Doneda. En compagnie de Marie Lopès et Bruno Jouhet, cette ex-parisienne compagnie a déjà tourné jusqu'en Chine et Amérique du Sud pour venir s'installer en Creuse, à Boussac-Bourg, aux Martinats : Construisant un Théâtre dans une grange avec le projet de transformer les 17 hectares sauvés de monsanto, en un lieu d'Art contemporain : Théâtre, Expériences, Recherche, Poésie, Danse, Sculpture, Peinture, Arts Plastiques...Cécile, comme Marie et Bruno furent " formés chez Astruc ", un comédien et auteur de Théâtre qui exerça à l’université de Paris 8, et ils sont les seuls à jouer ses pièces. Astruc a écrit sur le Théâtre et pour le Théâtre. Et si ces comédiennes et auteur ( Bruno écrit aussi ) portent et revendiquent l'héritage d'Astruc mort vers 2000, ils connaissent aussi tout un autre champ et hors-champ du Théâtre expérimental. Or donc, " La folie macroton" invite à penser à une pièce drôle, critique acerbe contre le petit dictateur français, en une forme de critique politique que l'histoire du Théâtre et de ses dramaturgies, jusque l'agit-prop connaît bien....Mais ce serait mal connaître Cécile Duval et le rapport qu'elle entretient à la Poésie, à Astruc, comme à la Politique aussi, quand, en tant que comédienne, là encore, sa praxis ouvre à une originalité reconnue par ses pairs. Ainsi, " La folie macroton " débute par cette comédienne -performeuse, écrivain et jouant tous les personnages, par ce qu'elle en donne de guide aux spectateurs au tout début : un accessoire permet de distinguer quel personnage parle entre macroton, 2 consulting women, un flic, un casseur, un sondeur, une spectatrice....Et là débute une expérience, lente, où l'auteure par elle-même interprète, ouvre encore à sa propre auto-critique non dénuée d'humour, quand donc, des silences, des temps de réflexions, des regards, semblent ne pas épouser le rythme sous entendu d'un boulevard-farce écorchant profondément le tyran.....On rit très vite pourtant quand, des répliques aux personnages, l'humour féroce de cette critique sociale, renvoie les personnages comme les spectateurs, à leurs opinions, prises de positions...et déclarations : pour le dire autrement à leur langage. Là, l'auteur-interprète, souvent sous le masque de la spectatrice et ou en aparté, expose même assez vite la Question du Langage, nommément et dans le texte, pour l'insérer dans la comédie, qui, au fil de l'exposition....semble plutôt ressembler à une forme d'enquête ( Que veut dire cette pièce ? Que va-t-il se passer ? ) comme aussi à un profond moment de respiration, d’interrogation, de vide, d'écoute, qui fait directement référence à Ionesco et Beckett : on y attendrait d'ailleurs la mise à mort du macroton, caricature impossible du tyran qui ne renvoie qu'à la tyrannie réelle de ses mots, des riens à tous les chantages et refus de dialogue et d'écoute...Mais non : le spectateur est interrogé, la comédienne ne cesse d'interroger en un jeu aussi " brechtien" ces personnages et répliques...quant encore, les ouvertures au vide, au silence, au creux, loin de trouer la représentation, l'interroge aussi profondément : alors s'installe une autre temps, celui d'un désir de savoir, d'une peur de la catastrophe théâtrale où rien ne se passe, ainsi qu'une autre écoute quand certains mots et réflexions traversent ces silences, donnant écho à des ouvertures philosophiques, voire métaphysiques emplies d'humour ( la révolution inter-galactique..) qui viennent en adéquation avec la situation posée : celle-ci est simple : tout le monde la vit et la connaît, et ce beau petit monde se retrouve alors au Théâtre.... Cécile Duval tient magistralement en haleine le public, bien obligé de sentir ce vide, comme d'interroger les raisons du mensonge, quand les managers consulting aussi, se transforment devant l'impossible dialogue avec le petit furheur : le flic aussi comme le sondeur se transforment peu à peu, et se détachent ensemble, devant le public convoqué, devant ce public qui joue l'armée des spectateurs : là, si la ficelle dramaturgique pourrait apparaître à certains, «  grossière » voire «  faible », tout le jeu de Cécile et sa grande expérience nourrissent le réel de son écriture : depuis Astruc et avec le théâtre expérimental, nous n'aurons pas vraiment une farce anti-macron, mais aussi. Avec Beckett et l'angoisse, le réel de notre Responsabilité est convoqué : par une femme, qui revendique l'écoute des Femmes et de la Comédienne-Auteure. Alors le temps Juste, du respect à l'écoute, donne au public le loisir de croire s'ennuyer s'il attendait le rythme effréné d'une comédie politique, tout en goûtant un recul devant ces personnages qui s'expliquent au public. Puisque le réel de l'impossibilité de bailloner le public de Théâtre, de faire taire au THEATRE les personnages et actrices-acteurs, cette impossibilité que toute les dictatures veulent, et qui ici est posée, rend au public son regard critique : la spectatrice parle au public avec le public, critique la pièce et interroge la représentation....cache le casseur que le flic entré au Théâtre voulait encore tabasser......Le langage fuit...et le flic veut le rattraper.....Le langage fuit en tant qu'il est aussi nommément notre outil de transformation, de relations sociales..et c'est pourtant par le langage que macroton est démasqué et abandonné même par ses pairs, quand les mots des personnages, de leurs croyances à leurs désirs, résonnent dans ce vide inter-galactique, beckettien et très Théâtral encore. Là, Duval gagne son pari de donner à entendre encore le soin qu'elle entretient à l'Amour du Théâtre, au Spectateur comme aux Auteurs et Poètes : ce soin, qui manque à toutes et tous quand le tyran est devenu la machine folle TV des mots qui ne s'arrêtent plus …....se transcrit dans ce petit théâtre expérimental des Martinats, à l'écart …. où la représentation ressemble aussi à ses désirs de silence, de calme, d'écoute retrouvée après la folie des TV, folie des radios, folies des séries....

 

La représentation s'organise, s'écrit même autour de ce trou - plein de silences et de soins - , que la dramaturgie, l'écriture de Cécile Duval défend.

Or ce trou est plein désormais, des Espoirs et Silences, des Réflexions et regards et ou rires aussi francs que ...secrètement désabusés, tristes, cachant mal les larmes invisibles de vivre la destruction de la planète et les discours nazis, racistes de politiques devenus fous.

 

On ne trouvera pas une écriture brechtienne, documentaire , référente aux inepties et mensonges quotidiens du dictateur : puisque et parce que c'est une Femme aussi qui parle et écrit : une Femme qui, en sous -texte, ne demande que....on l'écoute : mais jusque au bout. Elle écrit et joue d'ailleurs le sous-texte du dictatuer, le sous-texte des personnages convoqués, comme le sous-texte encore du public, qui, chez Duval, s'écrit dans son Jeu, avec une Majuscule : Public : comme les Services Publiques.

 

La comédienne tient alors la représentation, ouverte et trouée, pleine d'interrogations et vide d'hystérie.

 

Il est urgent de rétablir l'intelligence poétique de ce monde.

Le silence désordonné du monde. Le théâtre a fait son œuvre.

 

 Le langage qui fuit, qui nous échappe et qui vit sa propre vie./ Seul reste le silence.

 

 

Il faudra comprendre cette expérience Théâtrale , que Cécile désire poursuivre avec d'autres comédiens comédiennes reprenant les rôles, tel aussi un Théâtre du Soin.... un Théâtre de la Réparation.

 

Certes, d’aucun y verront et ou y ont vu un manque de rythme terrible, une écriture inachevée, une performance certes, mais ...comment dire ?

 

La Performeuse les a pris, et leur conscience avec, au Théâtre, piégeant certes et définitivement le petit dictateur et son langage, mais le spectateur aussi, et son langage : des silences aux écoutes, des questions aux rires, certes, il n'en a pas eu pour un déballage de Théâtralité spectaculaire. Mais pour ses oreilles, comme pour sa pensée, là, la magistralité de Duval les a, de facto, inscrit dans ce hamac de la sieste réflexive, jusque encore ? Leur Responsabilité.

 

Puisque pour Duval, c'est clair, net et précis : c'est par le Langage, que nous devons refonder, même s'il fuit....Et c'est ainsi qu'elle s'affranchit en mots, gestes et actes, silences et regards, du petit dictateur en une POELITIQUE, une contraction de Poésie et Politique, où elle accouche, en scène, de peut-être l'ultime question : Je me là suis traduite ainsi :

 

Et vous, comment l'avez-vous tué votre dictateur, votre dictatrice, en vos rires et pleurs, silences , regards et questions en cours ?

 

Alors forcément, deux camps s'opposeraient , quand pourtant tout le monde est d'accord contre la dictature. Ceux ou celles qui acceptent le vide, le trou, le pas savoir, la réflexion, l'attente interminable, et celles et ceux qui, en manque d'action, de critiques , de solutions, souffriraient donc de cette représentation.

 

Toujours est-il que macroton, dans sa folie, est mort écrasé par le néant inter-galactique.

Comme nous toutes et tous un jour.

 

Par rapport à notre Groupe de Recherches Esther 21, j'écrirai encore quant à cette proposition bien actée, tant vis à vis des dramaturgies BCAG que du Criaeau.org.

Là où , du Théâtre du Soin, aux Performances contemporaines, l'écriture féminine comprend et prend toute sa place.

 

Laurent BEAUFILS, écrit à Boussac, le dimanche 13 octobre 2019 à 22 heures.

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