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Un billet LBS-CRIAEAU qui, en la rédaction finale de " Du labo-nomade Esther 21 : une Histoire d'Amour ; effondrement et Reconstruction : Ryangombe-Criaeau ! " vous présente une conférence à la Maison Heinrich HEINE à Paris ou Emmanuel FAYE est intervenu, de manière remarquable.

Encore, Stéphane Domeracki vient d'intervenir " contre Dider Payen" en citant le RWANDA à propos de réflexions et questionnements, citations et interprétations d'Heidegger.

Bon : mon livre ne va pas au bout du rapport Heidegger-RWANDA mais en ouvre toutes les portes de Alexis Kagamé, à Jean-Luc Galabert, d'Antoine Mugesera à donc heidegger et l'opus dei, heidegger et la France entre 1990 et 1994 ....

Nous voic très heureux, quant notre thèse propose de situer heidegger tel un paradige criminogène et aussi le RWANDA tel un outil de dégordianisation des outils 1 " Shoah" .

Laurent Beaufils-Seyam écrit à Boussac, le 21 janvier 2019 à 14h30

Stéphane Domeracki à Heidegger, les Cahiers noirs.

Je retranscris ici un post de Guillaume Payen, auquel il sera ainsi plus facile de partager ma réponse en commentaire par la suite:

" Stéphane Domeracki : si vous n’étiez pas emporté par la colère, vous verriez que votre message s’apparente bien, lui, à un torchon, car mal écrit et truffé d'inexactitudes et d'amalgames : ainsi, le texte de Heidegger ne pose pas un "ennemi greffé sur la race", mais forme une hypothèse : "L'ennemi peut s'être établi sur la racine la plus intime de l'être-là d'un peuple", ce qui est très différent.

Ensuite, me mettre dans le même sac que François Fédier et Pascal David serait drôle si cela n'exprimait votre vision sectaire, pour laquelle ceux qui ne sont pas avec vous sont contre vous. Je ne crois pas que ces heideggeriens radicaux s'accordent pour parler de l'approbation donnée par leur maître à la politique "d'hygiène raciale" du régime nazi (300 000 personnes stérilisées de force, plus de 70 000 handicapés assassinés), ou sa satisfaction devant la brutalité inouïe de la guerre à l'Est, qui fit des millions de morts civils (dont de très nombreux juifs), ainsi que des traitements inhumains imposés aux prisonniers soviétiques (trois millions de morts), ou pour parler de négationnisme après-guerre.

Lisez ma conclusion : je n’ai jamais écrit que l’ « anéantissement total » de l’ennemi intérieur « devrait être circonscrit à une problématique philosophique », ou que « le combat mené par Heidegger ne serait que "spirituel" ». Même si le but est un changement de culture, on est en fait bien loin de la seule pure philosophie : j’ai écrit ainsi que ce passage « se comprend dans le contexte de la campagne d'anéantissement de l'année 1933, en l'occurrence de révolution par l'élimination des oppositions qui vit s'instaurer un pouvoir nazi et totalitaire à Berlin et qui, dans les universités, introduisait le principe du chef et voulait lutter contre l'esprit non-allemand en « épurant » le corps professoral, en limitant le nombre d'étudiants juifs et en brûlant les livres corrupteurs. […] Heidegger était convaincu d'un déracinement de la culture et des universités allemandes, d'un « enjuivement » nécessitant une action résolue et un discernement subtil. En tant que recteur et Führer, son principal mode de combat n'était ni le coup de poing, ni le bûcher, mais l'application des mesures décidées en haut lieu, la rédaction de nouveaux statuts pour les universités du Bade comme celle de rapports assassins. »
Son rapport sur Einhauser montre bien la hiérarchie qu’il établit entre « enjuivement » « au sens strict » et « au sens large », avec en priorité le catholicisme : « Je tiens encore maintenant la nomination de cet homme à l'université de Munich pour un scandale, qui trouve sa seule explication dans le fait que le système catholique accorde sa prédilection à de telles personnes qui sont en apparence idéologiquement indifférentes [weltanschaulich indifferent], parce qu'elles sont sans danger pour ses propres visées [den eigenen Bestrebungen] et qu'elles sont, comme il est bien connu, "libérales-objectives". » Derrière les juifs néo-kantiens et déracinés, se trouve le plus grand ennemi à toute révolution spirituelle nazie, à savoir le catholicisme. Cela ne fait pas de Heidegger un saint : il est tout à fait sur la ligne de Rosenberg, anticatholique, qui jugeait que « l'État national » devait « réclamer sans aucun compromis la domination exclusive » sur l'enseignement : ce n'était qu'ainsi qu'il pourrait « élever des citoyens enracinés dans le sol », qui devaient « être d'abord conscients de ce pour quoi ils combattent dans la vie, de l'ensemble de valeurs auquel ils appartiennent indépendamment de toute singularité » (Alfred Rosenberg, Der Mythus des 20. Jahrhunderts, op. cit., p. 624), religieuse, culturelle ou politique.

Enfin, sortons du contexte de 1933 : est-ce que, pour Heidegger, « anéantissement » veut dire « exterminer » ? Si on en croit ce passage en GA69, 48, la réponse est clairement non : « Anéantir ne désigne pas ici l'éliminer [beseitigen] » ou « le détruire [zerstören] ». « Anéantir est ici "positivement" la conduite jusque dans le rien », ce qui, lorsqu'elle est permanente, se traduit par la « dévastation [Verwüstung] » ; par voie de conséquence, celle-ci n'est pas le vide de choses, mais un ordre sui generis dans lequel « l'étant ne vient plus dans la décision de l'être ».

Au bout du compte, ma thèse d’historien vous gêne : mais, je suis désolé, parler d’appel au génocide juif chez Heidegger en 1933 est juste faux. L’extermination des juifs a été conçue et réalisée progressivement durant la guerre, comme les historiens l’ont bien montré depuis les années 1980. Il y a une différence entre des discours violents et une politique concrète, ce que l’on voit par exemple dans le memorandum du SS-Sturmbannführer Rolf-Heinz Höppner à Eichmann du 16 juillet 1941 : lorsqu’en Pologne annexée, il s’agit notamment de « liquider les Juifs qui sont inaptes au travail par une méthode rapide et efficace », c’est-à-dire d’exterminer systématiquement les Juifs qu’on ne peut pas exploiter, Höppner écrit en préambule que « les mesures [Dinge] » qu’il expose « ont l’air pour partie fantaisistes », même s’il juge qu’elles « seraient à [son] avis absolument à mettre à exécution. » On a là un aspect de la genèse pratique des camps de la mort : quelques mois plus tard, avec le camp de Chelmno, des juifs seront tués dans des camions-chambres à gaz.

Je termine sur la mention par Hitler de l’anéantissement de la race juive en Europe dans son discours du 30 janvier 1939, passage tronqué d’ordinaire et sorti de son contexte. Si on rétablit ne serait-ce que la suite immédiate, on voit quelle menace réelle Hitler fait peser : une vaste offensive de propagande à l’échelle européenne, visant à ôter aux Juifs leur puissance par la révélation de leur pouvoir et de leurs méfaits occultes, de la même façon que Ludendorff voulut le faire en 1927 avec son Anéantissement de la franc-maçonnerie par la révélation de ses secrets (Vernichtung der Freimaurerei durch Enthüllung ihrer Geheimnisse). Le sens de ce passage au sein de ce discours ne contrevient pas, évidemment, au fait qu’on ait pu par la suite lui donner un sens exterminateur au cours de la guerre.

Je vous cite un plus large extrait de ce discours de Hitler : « Aujourd'hui, je serai encore une fois prophète: si les financiers juifs internationaux en Europe et au dehors réussissent une fois de plus à plonger les nations dans une guerre mondiale, alors, il en résultera, non pas une bolchevisation du globe, et donc la victoire de la Juiverie, mais l’anéantissement de la race juive en Europe ! Car l’heure de l’impuissance propagandiste des peuples non-juifs est terminée. L’Allemagne nationale-socialiste et l’Italie fasciste possèdent des institutions qui leur permet, si nécessaire, d’éclairer le monde sur l’essence d’une question dont de nombreux peuples sont instinctivement conscients mais qui reste scientifiquement obscure. Pour le moment, la juiverie peut, dans certains États, mener sa campagne avec le concours d’une presse qui est entre ses mains, du cinéma, de la radiophonie, du théâtre, de la littérature etc. Cependant, pour le cas où les juifs réussiraient à nouveau à inciter des millions d’êtres humains à une lutte insensée en ce qui les concerne, et ayant pour unique objet la défense des intérêts juifs, on verra se manifester l’efficacité d’une propagande éducatrice qui, en Allemagne même, a réussi en quelques années à terrasser la juiverie. »"

LBS-CRIAEAU : Stéphane Domeracki Je me concentrerai sur le centre de ce propos, que je recite : " Enfin, sortons du contexte de 1933 : est-ce que, pour Heidegger, « anéantissement » veut dire « exterminer » ? Si on en croit ce passage en GA69, 48, la réponse est clairement non : « Anéantir ne désigne pas ici l'éliminer [beseitigen] » ou « le détruire [zerstören] ». « Anéantir est ici "positivement" la conduite jusque dans le rien », ce qui, lorsqu'elle est permanente, se traduit par la « dévastation [Verwüstung] » ; par voie de conséquence, celle-ci n'est pas le vide de choses, mais un ordre sui generis dans lequel « l'étant ne vient plus dans la décision de l'être ».

Au bout du compte, ma thèse d’historien vous gêne : mais, je suis désolé, parler d’appel au génocide juif chez Heidegger en 1933 est juste faux. L’extermination des juifs a été conçue et réalisée progressivement durant la guerre, comme les historiens l’ont bien montré depuis les années 1980. Il y a une différence entre des discours violents et une politique concrète, "

MA RÉPONSE : Alors,que les choses soient claires, votre "thèse d'historien" ne me "gêne" pas, elle me fait de la peine. Parce que je trouve en effet pénible qu'un historien de formation puisse arriver à dissocier aussi énergiquement les "discours violents" et une "politique concrète", comme si les mots ne pouvaient pas finir très rapidement par tuer, comme au Rwanda. Vous arrivez à vous bercer de l'illusion que les nazis évoquant quelque anéantissement en 1933 n'avaient en vue que des mesures pacifiques et sympathiques, et sous prétexte qu'il n'y avait alors que des camps de concentration et non d'exterminaition, c'est qu'alors l'anéantissement réel, meurtrier, des victimes à Dachau et Sachsenhausen ne reviendraient pas au meurtre réel des nombreuses victimes. Vous avez trouvé une de ces citations dans lesquelles à force de conceptualiser (en vérité, de spéculer à vide), Heidegger évoque un aspect apparemment non létal du terme "Vernichtung". Mais comprenez vous que nous pouvons aussi bien vous opposer d'autres textes ou ce caractère létal est au moins impliqué, si ce n'est revendiqué? Voulez-vous que je vous montre ce que cela vous ferait, ainsi qu'à tous les suppôts de l'historicisme (voir GA94 et surtout 95) comme Marc Bloch, si je vous menais "jusqu'au rien"? Si le terme d'anéantissement n'équivaut en rien au meutre, comment comprendre ce passage d'Über den Anfang : «Une sorte de titre historique pour la dévastation serait l’« américanisme ». Aussi l’essence historiale contient une décision d’un genre unique portant sur une alternative : ou bien l’anéantissement, ou bien la dévastation. Anéantissement dans tous les cas et dans tous les sens. » (GA70, p. 98-99)? Dans les même genre, il y a aussi « La violence se caractérise par une simplicité insigne. De ses procédés proviennent l’anéantissement absolu avec des moyens affectant nécessairement à toute occasion et dans tous les sens.» (GA69, p. 76) Le "dans tous les sens", ne serait-ce que dans la première occurrence, inclut donc l'anéantissement criminel, et bien des textes suggèrent que la violence en question s'impose à l'heure de la toute dernière modernité. Que répondez-vous à ces passages?

LBS-CRIAEAU : Stéphane Domeracki cite le Rwanda dans le groupe des " cahiers noirs " d'heidegger en réponse à Didier Payen . J'ai donc commenté aussi pour soutenir cette réalité en Outils 2 qui permet de dégordianiser en Outils 1 : " Juste pour préciser : effectivement, l'euphémisation des langages criminogènes qui tiennent " la finesse de leur perversité " pour de la haute acribie, revenait au Rwanda , par exemple, à ce que la Radio Mille Collines ne parle QUE DE TRAVAIL : ce " noble et bon travail, de la famille à l'entreprise" contre les fénéants chomeurs et les artistes : TRAVAIL signifiait TUER, EXTERMINER, aller rejoindre les mini-bus, recevoir les machettes, faire des dizaines de kilomètres en chantant des odes à Dieu pour exterminer, puis à exterminer. / Si donc, autrement, je consens à la nécessaire prévention et haute analyse que M. Payen estime à raison, devoir référer quant aux précisions réelles citées, il ne faut pas oublier non plus, ce que sont des mensonges, des hypocrisies, des appels pervers aux meurtres : demeurer dans la croyance exacte en ce que les nazis comme heidegger auraient " penser ce rien" , dans une métaphysique, pataphysique non criminogène, ne serait pas NAIF ? Ainsi, vous penseriez M. Payen, que Radio Mille Collines invitaient les Rwandais à aller au travail chaque matin , à leur emploi sociétal ? NON, n'est-ce pas. Donc " appel au génocide ", non et pour cause, le vocable n'était pas encore forgé en 1933. Mais " incitation au génocide " d'heidegger , selon nos connaissances en 2019 ? Oui. Ma thèse est de comprendre heidegger tel " un paradigme criminogène " dans l'histoire du nazisme. Merci à Stephane Domeracki pour ces réflexions et réponse." Laurent Beaufils-Seyam pour le Criaeau.org

LBS-CRIAEAU : Pour toutes celles et toux ceux qui " ne comprennent pas pourquoi on parle du Rwanda tous les jours " ......essayez de lire cet article et de comprendre les liens , depuis les mercenaires comme bob denard et paul barril ...avec ce benalla : les barbouzes de la françafric, depuis l'implication fr complice de GENOCIDE au RWANDA croient pouvoir continuer en toute impunité : or leurs complices , des accusés politiques " sarkozy, juppé, balladur, mitterand " aux accusés militaires, sont encore passibles des foudres de la Justice : les crimes contre l'Humanité sont des crimes IMPRESCRIPTBLES. IBUKA ! JUSTICE ! EDUCATIONS-ARTS ! Laurent Beaufils-Seyam pour le Criaeau.org

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