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LBS-CRIAEAU : " Le persistant déni de la France sur ces responsabilités empêche l'humanité de hausser ses connaissances, ses facultés de prévention des phénomènes de déshumanisation, de terreur , d'extermination. Ceci au moment où le monde en a le pus besoin " : page 43 in " BISESERO : les Héros de la résistance " . Achetez ce " petit " livre qui est un GRAND LIVRE, magnifique, utile, pédagogiquement, philosophiquement. Félicitations et grand merci à Christine Illana et Danièl Le Scornet et bien sur, à la Résistance de Bisesero. IBUKA. / Criaeau.org

 

Avec encore les articles récents dans Philo-Magazine et dans la revue Esprit, il semble que " l'intelligensia parisienne " bouge en ce moment, réfléchissant sur le réel des conséquences du témoignage de Guillaume Ancel : là, on ne cessera de rappeler les recherches enquêtes depuis 24 ans des Morel, CEC, la Nuit rwandaise, Sitbon, Carbonare, Vershave, Farnel, Boudiguet, Périès, Lacoste, Survie, CPCR, IBUKA, CNLG, archives Gacaca ; pour bien comprendre que le témoignage d'Ancel valide le rapport MUCYO du 5 août 2008 : rapport Mucyo qui avait été nié par Jacques Sémelin ( et tant d'autres ...) : or donc, au-delà de l'apparente dispute Morel-Farnel sur les témoignages de survivant(e)s qui dénoncent une PARTICIPATION ( des barbouzes denard et barril ) au GENOCIDE - plus grave donc que la complicité admise par Ancel ...- Morel et Farnel , comme le Criaeau sont d'accords pour qu'une nouvelle enquête soit ouverte sur les 13 et 14 mai 1994 à Bisesero.

Puisque tel que Daniel Le Scornet l'écrit très bien dans " Bisesero : les Héros de la résistance ", toute l'histoire de l'implication française est TRES documentée et par trop niée, minimisée...Nous en savons beaucoup, et précisément depuis 24 ans de recherches.

Mais il faut le courage d'aller jusque au bout : là, Philo-Magazine et Eprit semblent s'ouvrir à la vérité historique et réclamer à leur tour enquêtes, déclassification des archives tel que Survie .org n'a cessé de la faire depuis longtemps et jusque au Tribunal de Grande Instance de Paris avec la plainte contre " la France " pour " complicité de génocide " .

Puisque malgré les restes d'omerta révisionnistes, jusque la demande des " militaires accusés " de se voir " protéger par le Président " - SIC ! , la donne France-Rwanda est en train de changer avec la rencontre récente Kagamé-Macron : le devenir de Louise Mushikiwabo semble celui de la prise de Présidence de la Francophonie, un Symbole en quelque sorte ! .

Mais donc, nous restons avec IBUKA , au-delà des discours, en attente des ACTES : de la déclassification et ouverture des archives, à la constitution du groupe d'historiens et jusque donc des applications possibles tel notre Anti-genocide arts center " Criaeau " pour l'édification d'un Master in Arts and genocide studies en France ........

 

Ainsi, l'initialisation de notre Labo-Nomade sur " Esther 21 : une histoire d'Amour " avec le Théâtre d'Or à Boussac, préfigure avec les performances Criaeau.org, une forme de création possible, très fortement reliée à la recherche, de Groupov-Faye-Lacoste aux Performers 21 : dans l'usage éthique des témoignages pour les questions de représentations de l'Histoire.

Nos séances de travail-recherches se poursuivent, ouvrant l'atelier à d'autres Artistes et Chercheurs, envisageant d'ici quelques temps des ouvertures publiques de nos recherches : avec en vue, peut-être, une forme de Performance-Opéra, entre lectures performatives et danses-chants.

J'aimerais juste revenir sur la citation de " Bisesero : les Héros de la Résistance ", qui fait aussi bien sur référence à Robert Antelme, pour insister sur la valeur de cet ouvrage, initiateur, pédagogique et philosophique : " Le persistant déni de la France sur ces responsabilités empêche l'humanité de hausser ses connaissances, ses facultés de prévention des phénomènes de déshumanisation, de terreur , d'extermination. Ceci au moment où le monde en a le pus besoin ".

C'est pourquoi nous ne cessons d'acter, d'écrire, de performer : POUR LA JUSTICE et l'EDUCATION. / CRIAEAU.ORG

 

Laurent Beaufils-Seyam, écrit à Boussac, le 7 juin 2018 à 15 heures.

LBS-CRIAEAU : Dossier Rwanda " France complice de génocide " : " ça bouge en France " : après Philo-Magazine, et la sortie du livre de Cristina Illana et Danièl Le Scornet, encore un article de la revue Esprit :

" Dans le même temps, Guillaume Ancel raconte le courage, l’honneur et l’abnégation de quelques militaires et officiers français venus extirper du chaos, parfois en violation des ordres reçus par leur hiérarchie, des familles tutsi promises à une mort certaine.

Par-delà ces actes héroïques qui n’ont pu empêcher l’apocalypse, Guillaume Ancel interpelle les citoyens français sur les choix opérés, en leur nom, par les dirigeants politiques de cette époque. En effet, si elle se vérifiait, l’assistance accordée sciemment par la France au gouvernement rwandais, y compris pendant la période génocidaire, entérinerait la complicité de crime contre l’humanité de notre pays. Dans cette hypothèse, il faudrait faire la lumière sur les motifs politiques, les mécanismes institutionnels et les ressorts éthiques personnels, s’il y en a, qui ont permis à quelques dirigeants français, non seulement de faire fi des rapports croisés des organisations non gouvernementales et de la Dgse annonçant la catastrophe, mais encore de soutenir une entreprise destinée à l’anéantissement du peuple tutsi au Rwanda.

Dans cette perspective, il devient urgent et nécessaire d’ouvrir les archives de cette période aux historiens, le génocide des Tutsi rwandais ne pouvant demeurer plus longtemps occulté dans l’histoire de notre République, et de permettre à la justice d’établir les responsabilités.

Rwanda, la fin du silence. Témoignage d’un officier français Guillaume Ancel Préface de Stéphane Audoin-Rouzeau Les Belles Lettres, coll. « Mémoires de guerre », 250 p., 21 €

Guillaume Ancel, ancien capitaine de la légion étrangère incorporé dans le contingent français de l’opération Turquoise, nous replonge dans le cauchemar du génocide des Tutsi rwandais et réveille les démons, trop longtemps occultés, de la politique française en Afrique. Ce journal de guerre de l’été 1994, écrit dans une langue vivante et pleine de franchise, témoigne de l’horreur des massacres perpétrés contre les Tutsi par les milices interahamwe et le gouvernement rwandais hutu. Mais il déconstruit surtout la réécriture de l’histoire nationale et le mythe de la cause humanitaire si opportunément endossée par le gouvernement français, fin juin 1994, pour justifier son intervention militaire au Rwanda.

En effet, Guillaume Ancel atteste avoir personnellement reçu l’ordre, le 22 juin 1994, au même titre que tout officier engagé dans les premiers jours de l’opération militaire Turquoise, de « réaliser un raid terrestre, sur Kigali, pour remettre en place le gouvernement » génocidaire. Selon lui, cet ordre a été renouvelé le 30 juin 1994, afin de « stopper l’avancée des soldats du Fpr » (Front patriotique rwandais), avant de se muer, dès le lendemain, en opération de sauvetage, avec la mise en place d’une « zone humanitaire temporaire » dans l’ouest du pays.

Quelle furent les motivations du pouvoir politique français pour justifier cette volte-face ? Le livre de Guillaume Ancel ne nous dit rien là-dessus. Néanmoins, il témoigne que l’armée française a reçu l’ordre, pendant ladite opération « humanitaire », d’acquitter « les soldes » des membres des Forces armées rwandaises (Far) et de leur livrer des armes, en violation de l’embargo de l’Onu, pendant qu’ils se réfugiaient au « Zaïre ». En outre, fort de son expérience, il affirme que le contingent français était tenu d’assurer la protection des membres du gouvernement rwandais en fuite, alors que ces derniers avaient du « sang jusqu’au cou » et de « terribles responsabilités dans les massacres »qui ont causé, en moins de cent jours, la mort de près de 800 000 personnes.

Dans le même temps, Guillaume Ancel raconte le courage, l’honneur et l’abnégation de quelques militaires et officiers français venus extirper du chaos, parfois en violation des ordres reçus par leur hiérarchie, des familles tutsi promises à une mort certaine.

Par-delà ces actes héroïques qui n’ont pu empêcher l’apocalypse, Guillaume Ancel interpelle les citoyens français sur les choix opérés, en leur nom, par les dirigeants politiques de cette époque. En effet, si elle se vérifiait, l’assistance accordée sciemment par la France au gouvernement rwandais, y compris pendant la période génocidaire, entérinerait la complicité de crime contre l’humanité de notre pays. Dans cette hypothèse, il faudrait faire la lumière sur les motifs politiques, les mécanismes institutionnels et les ressorts éthiques personnels, s’il y en a, qui ont permis à quelques dirigeants français, non seulement de faire fi des rapports croisés des organisations non gouvernementales et de la Dgse annonçant la catastrophe, mais encore de soutenir une entreprise destinée à l’anéantissement du peuple tutsi au Rwanda.

Dans cette perspective, il devient urgent et nécessaire d’ouvrir les archives de cette période aux historiens, le génocide des Tutsi rwandais ne pouvant demeurer plus longtemps occulté dans l’histoire de notre République, et de permettre à la justice d’établir les responsabilités.

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