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LBS-CRIAEAU : En soutien aux survivant(e)s rwandais, aux parties civiles comme à Survie donc, puisque, effectivement, cette démission de la Justice invite à penser que les Historiens de la Commission gouvernementale vont décliner le reste de FAUX ARGUMENTS en faveur de la promotion de l'impunité des " politiques et militaires français ", qui, tout en préservant la présomption d'innocence, sont " accusés de complicité de GENOCIDE " . Mais, peut-on formuler une critique constructive ? A tout le moins dans l'espoir d'envisager un autre scénario ? Tout d'abord, la commission d'historien n'est pas obligée, en soi, de souscrire aux injonctions et pressions qui tendraient à favoriser l'impunité et le dédouanement de la Responsabilité française en cette affaire. Certes, personne n'est vraiment dupe : 25 ans de quasi négationnisme d'état n'invitent guère à beaucoup d'espoir ..mais : Il est aussi possible que, justement en cette connaissance d'une défaillance de la Justice française, les Historiens se responsabilisent. Il est une autre approche qui, en la forme " d'échec de cette mise en accusation sur les faits relevant de juin 1994 ", est envisageable : celle-là même qui consiste à porter " l'accusation contre cette implication française dans le génocide perpétré contre les Tutsi " depuis les années 1990 et jusque 1994, et post-génocide : puisque nous savons que la France a fait pression pour que le TPIR ne retienne que les faits de l'année 1994, quand donc cette " complicité " s'est étalée sur les quatre années précédent le génocide, et encore par après. Or donc, à l'observation de cette démission judiciaire, porter nos espoirs et pressions sur la Commission d'Historiens, par des Tribunes et articles de presse, peut être une possibilité de ne pas rester dans la posture soumise au fatalisme de ce négationnisme d'état, en partie contagieux donc. Et d'une. De deux, la proposition d'une reformulation juridique ( donc l'écriture de nouvelles plaintes ) cette fois sur le temps long de la phénoménologie entière de l'implication française, peut aussi et encore , devenir une possibilité de " ré-attaquer en Justice ".... Certes, ceci est plus facile à dire qu'à faire. Je ne connais rien aux méandres du réel du Droit, et des possibles concret d'actualiser ainsi, nos possibilités juridiques. Il s'agit juste, en le soutien profond à Survie, aux parties civiles, aux survivant(e)s, d'une proposition, peut-être " très bête", ou pas. Puisque , de toutes les manières, personne ne peut et ne doit rester indifférent à la situation actuelle en France, tant vis à vis de la Justice que de l'Education, en ce dossier Rwanda " France complice de génocide " . / Laurent Beaufils-Seyam pour le Criaeau.org

Avant le génocide ...

1990 : adhésion de la France par Mitterand à une collaboration à un régime ethniciste, raciste, à prétention exterminatrice : envoi d'armes, logistique et militaires : mission Noroît, en soi contraire à l'Ethique du Droit français et international

1991 : formation de milices armées par des officiers français dans un contexte de meurtres et assassinats de Tutsi et du massacre des Bagogwe, tout prêt des soit disant " camps de formations "....

1992/1993 :

- aide de la gendarmerie française envoyée au Rwanda avec ordinateurs et logistique, pour la constitution informatique de fichiers sur la base des cartes ethniques rwandaises : ces fichiers informatisés serviront aux tueurs pour l'impression de listes de personnes dites Tutsi à être exécutées et assassinées

- formation du Hutu Power par le ministre de la Coopération française, Marcel Debarge , instaurant une base ethnique et raciste à toutes les formations politiques rwandaises : l'ethnicisation fut portée idéologiquement aussi par la France politique.

 

Pendant le génocide ...

1994 : 

- 9 avril : opération Amaryllis : extradition des ressortissants français ET DES GENOCIDAIRES de l'AKAZU dont la veuve du président Habyarimana, par l'armée française , qui livra encore 50 tonnes d'armes aux génocidaires, une fois le génocide commencé.

- fin avril : réception à Paris du gouvernement des génocidaires, formé à l'Ambassade de France...

-début Mai : poursuite des livraisons d'armes aux génocidaires et , en parallèle voulu par le général Quesnot, opération "insecticide" par l'ex-gign paul barril et une dizaine de barbouzes...: participation au génocide et grands massacres de BISESERO les 12, 13, et 14 mai 1994.

- fin juin : opération Turquoise et abandon des Tutsi encore survivants à Bisesero....

- juillet : non arrestation des génocidaires en fuite vers le Zaïre, puis réarmement des génocidaires au Zaïre par les français

 

Après le génocide...

1994-1998 : soutien de la France au FDLR, ex-génocidaires réarmés par la France qui harcelaient encore le Rwanda

1998 : Commission d'enquête parlementaire en France : début d'un négationnisme officiel d'état propageant l'idéologie révisionniste "d'une erreur de la France " et tendant à banaliser la thèse d'un DOUBLE GENOCIDE telle une idéologie négationniste du génocide perpétré contre les Tutsi.

Depuis 1994 et 1998, la France a nié tous les rapports officiels et enquêtes, témoignages et accusations, mettant de plus en place l'affaire bruiguyères, une accusation du FPR, avérée démontrée comme FAUSSE par la Justice française des années plus tard ( jusque accusé de faux témoins...) 

Les archives sont fermées. Les militaires et politiques n'ont pas été entendus par la Justice : les recherches et chercheurs sont entravés : la Justice est entravée et ralentie, condamnée moultes fois par la Cour Européennes des Droits de l'Homme.

En 2017, le président macron a nommé un " chef des armées " accusé " de " complicité de génocide à Bisesero" ....

En 2019, malgré l'annonce, d'une énième commission d'enquête sur le rôle de la France ( très critiquée pour censure des spécialistes français ...), de la date du 7 avril comme commémoration nationale en France ( suivant l'ONU ...) , et d'une hausse du budget du Pôle crimes contre l'Humanité, l'armée et la ministre des armées ont commémoré " l'opération Turquoise " et la Justice refuse pour l'instant la réouverture de l'enquête amorcée contre l'opération turquoise accusée de " complicité de génocide "

 

Aujourd'hui...

PERSONNE NE PEUT PLUS CROIRE A UN REFUS DEVANT  L'OBLIGATION, depuis le Tribunal de Nuremberg, de juger de la " complicité de la France dans l'histoire du génocide perpétré contre les Tutsi " .

En ces quinze points, minimaux, très largement non exhaustifs...( malheureusement ) , la France est au DEVOIR de se soigner et de réparer ce que fut son implication dans le dernier génocide du XXème siècle.

25 ans de témoignages, plaintes, études scientifiques, rapports officiels ( Mucyo, Muse Cunningham Lévy...) , de recherche internationale publiée, de documentaires et pièces de théâtre, d'analyses et de reconstitutions, ne cessent de démontrer encore aujourd'hui jusque quel point il est nécessaire pour la France et les français de DEVOIR faire face à la Justice, à l'Histoire, aux Réparations, à l'Education et jusque la PREVENTION.

Les pathologies des révisionnistes et négationnistes, se retrouvent jusque dans les négations de l'écocide et l'inaction contre le climat, sous les auspices des idéologies malthusianistes, ethnistes, destructrices et criminelles contre l'Humanité : la non prise de responsabilité de la France depuis 1990 1994 a conduit à l'effondrement de la praxis du Droit International et à une régression des Etats de Droits Humains, dévalorisation de l'ONU, UNESCO, CPI, jusque l'émergence des refoulements néo-nazis, racistes, de soit disant " démocraties ethniques " toutes inféodés à l'idéologie heideggeriste, pro-nazie.

Les nouvelles générations ne pourront pas réparer la planète contre les négationnistes de l'écocide, sans s'attaquer aux causes qui, depuis le dossier Rwanda " France complice de génocide " et l'impunité de complices de génocide, produisent récidives en crimes contre l'Humanité, par ventes d'armes au Yemen, soutien aux multinationales complices de la destruction de la planète, et méséducations jusque dans les " médias de la négation".

Les survivantes et survivants rwandais participent entièrement différemment au Droit International, réparation de la planète, et mises à jour des nouvelles formations pour le 21ème siècle.

Ces " Lumières du Rwanda ", universelles, participent du Devenir de l'Humanité au 21ème siècle, et c'est pourquoi nous réïtérons notre exigence de voir le gouvernement français abandonner sa soumission à l'idéologie révisionniste et négationniste quand à son implication au Rwanda, pour encore en tirer les conséquences juridiques, éducationnelles.

En tant qu'artistes-chercheurs, nous oeuvrons à notre mesure et autant que faire se peut, pour dégordianiser la situation et réaliser concrètement ces applications en Justice et Education , là où l'ART, en ce " monde brisé " participe lui aussi , d'une Ethique de la Phénoménologie de l'Histoire, en une Histoire de la Phénoménologie de l'Ethique, par une Ethique appliquée praxisée.

Voir ainsi nos prochaines performances au Festival Ubumuntu à l'amphithéâtre du Mémorial du génocide à Kigali le 14 juillet 2019 ... ainsi que la Rencontre " Témoigner en Art " à l'ECART en Creuse, les 27 et 28 juillet 2019 où nous performerons " ESTHER 21 : RWANDA " en compagnie des survivant(e)s Adélaïde Mukantabana, Valens Sy Kabary, et de Christine et Daniel Le Scornet . 

 

Laurent Beaufils-Seyam, écrit à Boussac, le vendredi 28 juin 2019 à 18 heures et 15 minutes

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